Comment le climat économique s'est dégradé en fin d'année

Interrogés entre le 11 novembre et le 13 décembre dernier, près de 2 650 entrepreneurs régionaux ont confirmé la détérioration de leur activité (solde d'opinion chutant de 3,5 points au 3e trimestre, puis de 5,5 points au 4e trimestre) et l'altération de leurs finances, impactées par une baisse des commandes et des perspectives de trésorerie peu réjouissantes. Ce constat est quasiment unanime : même les entreprises de plus de 50 salariés qui maintiennent des prévisions positives les orientent à la baisse et tous les secteurs d'activité accusent le coup :  seules les entreprises de services s'en sortant le moins mal. Cette situation a des conséquences sur les perspectives d'embauche : le solde d'opinion général chute de -5.5 à -7.1, signe d'une prudence accrue, particulièrement chez les petites et moyennes entreprises, mais aussi dans les grandes structures qui, bien que toujours en territoire positif, montrent des signes de ralentissement. Dans ce contexte, l'indice de confiance mesuré chaque trimestre, s'en ressent et poursuit son érosion amorcée en milieu d'année 2024 : l'optimisme des dirigeants pour leur propre entreprise reste toujours le chiffre le plus élevé mais poursuit sa baisse, passant de 60 % à 57 %, un niveau traduisant l’inquiétude croissante quant à la capacité à relever les défis actuels. L'économie locale n'a plus la côte, perdant près de 8 points pour atteindre 35 %. Enfin, la perception de l'économie française et mondiale se dégrade de manière alarmante, avec un recul de plus de 8 points, atteignant un niveau particulièrement bas de 16,7 %. Cette pente descendante  démontre un pessimisme croissant dans un contexte instable, complexe et imprévisible fait de tensions mondiales, d’incertitudes nationales, d’enjeux locaux.

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Dans ce contexte économique tendu, la question des délais de paiement rallongé a émergé en 2024 comme une problématique pour les dirigeants. Un article de La Tribune paru en septembre dernier relate que 73 % des entreprises françaises ont subi du retard de paiement de leurs créances clients. Et notre 40e enquête régionale menée en décembre dévoile que près de la moitié des entrepreneurs de Provence-Alpes-Côte d'Azur (46,8 %) ont constaté une hausse des encaissements tardifs en 2024, dont 12,8 % de manière considérable. Plus d’un quart (30,5 %) font face à des encours supérieurs à 50 K€, dont 12,3 % au-delà des 200 K€. Enfin, cela a entraîné des difficultés financières pour un quart des entreprises (25,7 %) mettant à mal leur trésorerie et freinant leur capacité à investir. Afin d'éviter les défaillances causées par ce type de difficultés ou d'autres dans la vie d'une TPE-PME, Philippe Renaudi, président de la CCI de région, rappelait le 6 novembre dernier lors des Rencontres de la Médiation, que les conseillers CCI dans les territoires sont aux côtés des dirigeants dans les moments de croissance comme dans les périodes fragiles pour les aider à anticiper et rebondir.