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La CCI de région, maison commune des CCI territoriales

Economie de montagne : quel avenir pour le rêve d'Icare ?

Il a cent ans, l'Homme réalisait son rêve de voler. Afin que cela puisse perdurer tout en relevant les défis environnementaux, les Rencontres Régionales de la Montagne à Tallard, le 24 juin, ont questionné le futur soutenable des loisirs aériens, activité majeure des Alpes du Sud en termes d'innovation industrielle et d'attractivité touristique. Une initiative de la CCI Hautes-Alpes avec le soutien de la CCI Provence-Alpes-Côte d'Azur et de partenaires engagés.
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  • rencontres économie de montagne : loisirs aériens
    Lundi 1 juillet 2024

    Tous mobilisés pour une liberté vertueuse de voler

    Pour cette 7e édition, c'est l'aérodrome de Gap-Tallard (site de formation et de R&D Polyaéro) qui a accueilli les Rencontres Régionales de la Montagne sur le thème des loisirs aériens comme tremplin économique. Un événement CCI Hautes-Alpes et CCI Provence-Alpes-Côte d'Azur avec risingSUD et la Région Sud, le Cluster Montagne,  le Département Hautes-Alpes, le pôle SAFE, la Fédération Française de Vol Libre et Icarius Aerotechnics. Lors des allocutions d'ouverture, Nicolas Sauvan-Magnet, membre élu de la CCI du Pays d'Arles, membre de la Conférence Régionale du Sport Région, représentant le président de la CCI Provence-Alpes-Côte d'Azur, annonçait des échanges prometteurs : « Je sais qu'à l'issue de cette journée, je ne dirai plus que je prends la route du ski, mais la route de la montagne dans toute sa diversité et sa richesse économique. »

    élus rencontres montagne

    En prélude des tables rondes animées par Marjorie Vidal, cheffe de projets Montagne et Energie CCI05,  un éclairage utile était apporté par Flora Charrieau, cheffe de projet risingSUD, experte filière Vol libre, sur le cadre des loisirs aériens dans les Alpes du Sud : « Nous allons parler de l'activité récréative et sportive de l'aérien : vol libre (parapente, deltaplane , planeur ultra-léger) et aviation de loisirs motorisée (hélico, ULM, avion léger, mongolfière motorisée…) sur un territoire haut-alpin qui couvre toute la chaine de valeur de la filière : imagination, création, fabrication, maintenance, formation, événementiel. Et pour que cela perdure, nous allons avancer, ensemble, et relever les enjeux de mutations. »

    rencontres éco montagne Tallard

    Au fait, quelle réglementation régit les loisirs aériens ? Jean-Louis Julien, agent AFIS : « Ici, l'espace aérien n'est pas contrôlé, mais cela ne signifie pas pas qu'on y fait n'importe quoi ! Le ciel haut-alpin est libre mais avec un cadre pour évoluer en toute sécurité. » Emmanuel Félix-Faure, conseiller technique FFVL : « Tout ce qui n'est pas interdit est autorisé ! Mais comme nous sommes les premiers à observer le changement climatique en évoluant dans l'espace naturel, on le partage donc on le respecte et on doit bien se former. Par exemple, parmi les PUL, il y a le speed riding et speed flame, activités de niche qui permettent de décoller avec l'énergie musculaire et se poser sans vent sur les pieds : pas d'homologation, pas d'immatriculation, pas de brevet obligatoire, mais la liberté du pratiquant de se former correctement. »

    table ronde Rencontres Eco de Montagne

    Le saviez-vous ? « Cet aérodrome est né sur les cendres de l'ancien camp d'aviation militaire. Il a su transformer la filière et bénéficier de terrains pour cette activité de loisirs aériens. Il est primordial d'avoir un projet solide et une vision à 15, 20 voire 30 ans, de continuer à innover pour satisfaire cette envie d'Icare en respectant toutes les autres activités locales, de renforcer une dynamique économique et résiliente tout au long de l'année. » précise Jean-Michel Arnaud, Sénateur des Hautes-Alpes. « On y trouve tous les professionnels qui assurent la sécurité des activités en aéronefs : une bonne raison de s'y implanter et de développer son business » ajoute Nicolas Renchet, directeur général de Nico Aéro Ppeintures. « N'oublions pas que ces activités sont très "espacivores", dans des zones protégées et sensibles donc notre priorité est une pratique acceptable au niveau environnemental, notamment en travaillant en concertation avec les autres acteurs de proximité » précise François Gérin-Jean, maire de Saint-André-les-Alpes.

     

    loisirs aériens ALpes du Sud

    Alors, comment créer et maintenir des activités aériennes  en s'adaptant aux mutations ? Résumé des idées forces issues des échanges du 24 juin :

    • Pour réussir la "mise en tourisme" sur ce territoire, il faut créer un cadre de cohabitation intelligente avec ceux qu étaient là avant nous, les "volants" : agriculteurs, habitants, marcheurs, grimpeurs, chasseurs… (Pierre-Emmanuel Danger, SystemD, Cluster Montagne)

    • Il faut promouvoir, commercialiser, référencer des événement professionnels et festifs (80 000 personnes dans un petit village d'Auvergne-Rhône-Alpes), renommés du Japon à la Bulgarie et respectueux de l'environnement comme l'est La Coupe Icare qui a fêté ses 50 ans (Thibault Lajugie, organisateur de l'événement)

    • En termes de  pratiques, cinq personnes qui en accompagnement une pour un baptême de saut en parachute qui dure cinq minutes, ce n'est plus soutenable. On doit également repenser nos aéronefs : leur mission peut évoluer, comme remorquer des planeurs et pas juste emmener des clients car notre ancien modèle consomme trop d'énergie, de carburant (Corinne Fitzgerald, Icarius, pôle SAFE)

    • L'activité motorisée génère des gaz à effet de serre, oui, mais de gros efforts ont été entrepris au niveau régional, national et européen pour des avions plus légers et volant bientôt à l'hydrogène décarboné. En attendant, dès 2026, ils fonctionneront avec des carburants de synthèse qu'il faut produire à partir de biomasse et avec du eFuel. C'est ce qui testé actuellement à Fos-sur-mer (projet SIRIUS) pour les avions de ligne mais aussi l'aviation légère, de loisirs (André Soulage, pôle SAFE).

    • Ne pas freiner l'innovation dans la maintenance des avions ; faire confiance aux entrepreneurs locaux ; éviter  l'empilage règlementaire à l'heure où l'on nous demande de réindustrialiser la France ; permettre de "rétrofiter" les aéronefs anciens en alu et bois au lieu de fabriquer de la fibre de carbone qui produit des tonnes de CO2 ; former les pilotes et les techniciens, exactement comme cela a été démontré à l'issue des tables rondes : deux ateliers de réalité augmentée et réalité virtuelle ont donné aux participants des Rencontres Régionales de la Montagne un aperçu convaincant de l'innovation dans le secteur.

    polyaero

    Crédits photos : Flora Charrieau (images d'aéronefs) et Valérie Marquet