Les acteurs régionaux de la mobilité et de la supply chain étaient réunis le 15 novembre au WTC Marseille Provence pour opérer un focus concret sur les avancées et les perspectives de développement du fret ferroviaire. Pour le réseau CCI Provence-Alpes-Côte d'Azur, associé à cet événement, c'est une solution performante car frugale en termes d’émissions atmosphériques, de consommation d’espaces et de nuisances sonores ; c'est un outil adapté au milieu urbain mais aussi pour les territoires moins denses, dans une logique de massification et de complémentarité des modes de transport pour les premiers et derniers kilomètres. En ouverture de la matinée d'échanges RegioFret, Eric Brassart, membre élu de la CCI Pays d'Arles intervenant au nom de l'ensemble du réseau CCI souligne " On a eu du mal à faire passer sur le fleuve et sur le fer les conteneurs au port d'Arles, mais je reconnais qu'en 20 ans, des efforts considérables ont été faits par SNCF Réseau. Au sein du réseau CCI, nous continuons à accompagner les entreprises pour les aider à trouver des opérateurs."
Isabelle Delon, directrice générale adjointe Clients et Territoires de SNCF Réseau, confirme la dynamique en cours : "Nous constatons une augmentation des parts de marché depuis 2022, de nouveaux trafics et de nouveau opérateurs chaque mois depuis 2023 : nous travaillons sur cette tendance de fond, soutenue par l'engagement positif des acteurs publics et l'annonce du ministre des Transports Clément Beaune de 4 Mds€ dédiés aux infrastructures de fret jusqu'en 2032."
Jeanne Lamant, organisatrice des Rencontres de la Finance Verte précise " On ne parle plus seulement en euros mais en empreinte carbone pour atteindre l'objectif CSRD : cette directive européenne votée en 2022 qui sera en vigueur en 2024 va obliger les entreprises à mentionner la part de leur chiffre d'affaires, de leurs investissements et de leurs actifs verts ; le transport de marchandises décarboné est une des solutions."
Isabelle Campagnola-Savon, conseillère régionale déléguée à l'Economie, rappelle le soutien de la Région Sud : "Avec l'enjeu de réindustrialisation et l'objectif Zéro Artificialisation Nette, cet enjeu est important : le travail sur l'axe Méditerranée Rhône-Saône est essentiel pour développer les axes ferrés et fluviaux : nos trains doivent pouvoir partir chargés jusqu'en Bavière." Magali Moinier, chargée de mission Port & Fret à la DREAL confirme : "L'Etat va consacrer 26M€ aux côtés de la Région Sud pour le fret ferroviaire pour soutenir l'industriel, le chargeur, le logisticien." Ivan Stempezinsky, président du Groupement National des Transport Combinés précise : "Il n'y a pas opposition des modes de transports mais au contraire une alliance des souplesses : cela sert non seulement la décarbonation mas aussi la RSE car nous permettons aux chauffeurs de rentrer dormir chez eux le soir." Pour Romain Maillot, délégué général au développement de l'axe MeRS (Méditerranée Rhône-Saône) "le projet est de constituer un espace logistique maillé selon deux ambitions : réindustrialisation et décarbonation : le rail n'a pas toujours bénéficié d'une image positive et aujourd'hui on démontre ce qui est fait pour massifier."
Le fret ferroviaire in situ : visite aux Grands Moulins de Paris, Marseille 3e qu'un train approvisionne chaque semaine avec 1 320 tonnes de blé, l'embranchement ferroviaire étant situé à 300 mètres du moulin.